BYRD EN ARCTIQUE
Les expéditions au pôle Nord
En 1924, il connut sa première expérience polaire en dirigeant un petit
détachement d'aviation navale lors d'une expédition arctique à l'ouest du
Groenland.
Il décida d'être le premier homme à survoler le pôle Nord en hydravion.
Le 29 avril 1926, Byrd arriva au Spitzberg à bord du navire le Chantier. Le
quai de Ny Aalesund étant occupé par d'autres bateaux, il fit mettre à l'eau
quatre canots reliés les uns aux autres par des planches et qui supportèrent
le poids du biplan trimoteur Fokker.
L'hydravion fut débarqué après vingt-quatre heures d'un dur labeur. Sur la
terre ferme, une tente destinée à servir d'atelier fut dressée et après
plusieurs jours de travail, le Fokker trimoteur monté sur skis était prêt à
effectuer son premier vol polaire. Pendant les essais, les patins du train
d'atterrissage cassèrent, mais l'avarie réparée, Byrd et son pilote Lloyd
Bennett embarquèrent à bord du Joséphine-Ford (nommé ainsi en l'honneur de
la petite-fille du constructeur automobile, bailleur de fonds de
l'expédition).

Byrd et Amundsen.
Il revinrent le 9 mai 1926 à la baie du Roi en prétendant avoir survolé le
pôle Nord. L'expédition fut félicitée par Amundsen, qui à la même place et
au même moment, se préparait à effectuer le premier vol transpolaire du
Spitzberg à l'Alaska à bord du ballon dirigeable le Norge. Il lui fit même
livrer, à cette époque de prohibition aux Etats-Unis et en Norvège, deux
caisses de vin marquées " médicaments ".

De gauche à droite Amundsen félicitant Byrd, Floyd Benett et
Lincoln Ellsworth
Le Fokker, pour parcourir la distance de 1.250 km reliant la baie du Roi au
pôle, avait soutenu une vitesse d'au moins 160 km/h pendant toute la durée
du vol.
Au retour du Joséphine-Ford, les réservoirs d'essence ne contenaient plus de
carburant que pour deux ou trois heures de vol, ce qui aurait pu mettre
l'expédition en péril.
Aux Etats-Unis, les deux hommes furent fêtés en héros.
Cependant, des doutes furent émis plus tard par Bernt Balchen, quant au
réel succès de l'expédition, et en 1994, un chercheur américain, Dennis
Rawlins, expert en navigation polaire, analysa le journal de Byrd utilisé
lors du vol pour les observations et la communication écrite entre Byrd et
Bennett.
Rawlins affirma être certain que le but n'avait pas été atteint, et que Byrd
avait rebroussé chemin à environ 240 km du pôle, suite à une fuite moteur.