Découverte de la terre Adélie

 

 

Deux navires battant pavillon français se fraient un chemin parmi les icebergs de l'océan Antarctique. Le 19 janvier 1840, ils arrivent en vue d'une montagne.

     L'expédition Dumont d'Urville hisse le drapeau sur la terre Adélie

Le commandant de l'expédition, César Dumont d'Urville, prend possession de cette terre glacée au nom du roi Louis-Philippe.

Il la baptise du prénom de sa femme, Adélie. Il pousse la délicatesse jusqu'à donner aussi son prénom aux manchots du cru, les manchots Adélie.

Cette fraction du «continent blanc», au sud de l'Australie, figure aujourd'hui parmi les possessions françaises de l'Antarctique, aux côtés des îles Kergelen. Elle abrite une base scientifique.

Un aventurier au service du progrès

Le découvreur de la terre Adélie est un personnage représentatif du début du XIXe siècle. Comme ses concitoyens, las des guerres révolutionnaires, il a foi dans le progrès et aspire à mieux connaître le monde.

En 1819, à la veille de ses 30 ans, Dumont d'Urville participe à une expédition scientifique en mer Egée. Il est informé de la découverte d'une statue de Vénus sur l'île de Milo et en fait l'acquisition pour le compte de la France.

La Vénus de Milo trône aujourd'hui en bonne place au musée du Louvre.

 Le contre-amiral César Dumont d'UrvilleLe marin effectue aussi deux voyages scientifiques autour du monde avant de prendre en 1826 le commandement d'une corvette, l'Astrolabe.

Il a mission de récupérer ce qui reste des navires de La Pérouse, un explorateur disparu en Polynésie, à la veille de la Révolution française, 40 ans plus tôt.

Les restes des navires de La Pérouse avaient été repérés en 1827 sur l'île de Vanikoro par le capitaine anglais Peter Dillon, lequel avait reçu en conséquence une récompense des mains du roi de France.

Au terme d'un périple de trois ans dans le Pacifique et autour de l'Australie, Dumont d'Urville ramène en France une grande masse d'informations scientifiques et publie le compte-rendu de son voyage.

A cette époque, les Anglo-Saxons commencent à explorer les régions antarctiques. Le roi de France Louis-Philippe 1er, qui est passionné de géographie, veut les prendre de vitesse.

Il est séduit par un projet que lui présente Dumont d'Urville et contribue lui-même au financement de sa mission.

C'est ainsi que Dumont d'Urville arme l'Astrolabe et une autre corvette, la Zélée. Il appareille de Toulon à l'automne 1837.

Deux ans plus tard, ayant découvert les îles aujourd'hui connues sous le nom de Joinville et Louis-Philippe, il fait relâche sur l'île de Tasmanie, au sud de l'Australie, ses marins souffrant du scorbut.

Profitant de l'été austral, il repart le 1er janvier 1840. En touchant quelques jours plus tard la terre Adélie, il arrive plus près du pôle Sud qu'aucun autre homme avant lui.

De retour en France, le capitaine de vaisseau est fait contre-amiral. Mais il n'a pas le temps de publier ses observations ni de jouir de sa gloire.

Le dimanche 8 mai 1842, il périt avec sa femme et son fils dans le premier accident de l'histoire du chemin de fer. Le drame survient à Meudon, sur la ligne Paris-Versailles et fait 55 morts.

Les contemporains s'en émeuvent mais considèrent que c'est le prix à payer pour le progrès. César Dumont d'Urville ne les eût pas contredits. Mais qu'en eût pensé Adélie 

1950: Installation de la première base Française en Terre Adélie, à Port Martin. Cette base sera détruite par un incendie en 1952