En équipant les parents, soit
d'émetteurs VHF, soit de transpondeurs (puces électroniques) et en
plaçant des récepteurs sur la colonie ou sur le nid,
nous pouvons détecter automatiquement la présence
des parents à terre, ainsi que le moment exact de l'arrivée et du départ.
Ces données sont gérées par une station
d'acquisition automatique qui enregistre en continu les présences -
absences des émetteurs à la colonie.
On peut ainsi
calculer la durée des voyages en mer et la fréquence de nourrissage des
poussins.
Chez les guillemots de Troïl (Uria
aalge) les séjours en mer des deux partenaires ne durent que
quelques heures (figure).
Chaque oiseau est identifié au moyen d'un
émetteur VHF (3 g) fixé sur une bague posée à la patte.
Les émetteurs émettent de quelques jours à
plusieurs semaines chez la plupart des espèces de pétrels, albatros et
manchots, alors que les transpondeurs ont une durée de vie illimitée.
Chez les pinnipèdes seule la femelle
participe à l'élevage du jeune. Les femelles otaries à fourrure
sub-antarctique à Amsterdam effectuent des séjours en mer allant jusqu'à 45
jours en période hivernale entre deux séjours à terre.
Ce système de
suivi a permis de mettre en évidence que de nombreuses espèces
d'albatros et pétrels effectuaient deux catégories de voyage en mer:
des voyages longs au cours desquels
les parents reconstituent leurs réserves corporelles et des
voyages courts permettant d'augmenter
la quantité d'énergie délivrée au poussin mais pendant lesquels les
parents vont dégrader leur condition corporelle.
Nous étudions principalement les espèces de
prédateurs marins se reproduisant en milieu polaire,
Antarctique (Terres Australes et Antarctiques Françaises: Crozet, Kerguelen,
Amsterdam et la Terre Adélie) mais aussi Arctique (Spitzberg, Ile aux Ours,
Norvège). Des études sont aussi conduites en milieu
tropical: en Guyane française et sur les îles Eparses (Tromelin
et Europa dans le canal du Mozambique); et en
milieu tempéré: la mer Méditerranée.