Equipe Ecologie des Oiseaux et Mammifères Marins


Variations individuelles du succès reproducteur
Notre fichier démographique à long terme est basé sur le suivi de centaines d’individus dont l’âge et  l'expérience sont connus. 

L’examen de ces histoires individuelles révèle une disparité importante dans les performances de reproduction. 

Ainsi, en suivant les performances de re production des pétrels bleu à Kerguelen sur une quinzaine d'années, il apparaît que très peu d’individus seront, au fil des ans, capables d’engendrer un grand nombre de descendants. 
 

La connaissance précise de l’âge, du « pedigree » des individus nous renseigne sur leur valeur adaptative et nous permet d’appréhender les mécanismes(réserves énergétiques, hormones) intervenant dans les décisions de reproduction (se reproduire ou non, effort d’approvisionnement,  etc..).

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Décisions de reproduction
Les études réalisées chez huit espèces d'albatros et de pétrels ont permis de montrer que plus l'espèce est pélagique et longévive, plus la reproduction a lieu tardivement. 

Parallèlement le risque d'augmentation de la mortalité à la suite de la première reproduction diminue. 

Ce risque, qui semble être évalué par la condition physique de l'oiseau, est limité par l'étalement dans le temps des tentatives de reproduction futures. 

Chez les espèces les plus longévives comme le Grand albatros (Diomedea exulans), la condition corporelle des immatures augmente progressivement avec l'âge (points noirs) et ils ne sont recrutés dans la population reproductrice (points rouges) que lorsqu'ils ont atteint une masse seuil (ligne verte en pointillés).
Le "risque" pris ainsi lors d'une première reproduction est limité.

 

 Figure 1

 Figure 2

 

Les oiseaux ne se reproduiront que s'ils ont atteint cette masse seuil en début de reproduction (figure 1).
S’ils ne l'on pas atteinte, ils s'abstiennent de se reproduire. Ainsi jusqu'à 70% des reproducteurs peuvent ne pas se reproduire certaines années chez le Pétrel bleu (Halobaena caerulea).

Le succès de la reproduction dépendra également de la condition physique en début de reproduction (figure 2).
 

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Suivi du comportement parental
En équipant les parents, soit d'émetteurs VHF, soit de transpondeurs (puces électroniques) et en plaçant des récepteurs sur la colonie ou sur le nid, nous pouvons détecter automatiquement la présence des parents à terre, ainsi que le moment exact de l'arrivée et du départ
 

Ces données sont gérées par une station d'acquisition automatique qui enregistre en continu les présences - absences des émetteurs à la colonie. 

On peut ainsi calculer la durée des voyages en mer et la fréquence de nourrissage des poussins.


 

Chez les guillemots de Troïl (Uria aalge) les séjours en mer des deux partenaires ne durent que quelques heures (figure).
Chaque oiseau est identifié au moyen d'un émetteur VHF (3 g) fixé sur une bague posée à la patte. 
Les émetteurs émettent de quelques jours à plusieurs semaines chez la plupart des espèces de pétrels, albatros et manchots, alors que les transpondeurs ont une durée de vie illimitée. 

Chez les pinnipèdes seule la femelle participe à l'élevage du jeune. Les femelles otaries à fourrure sub-antarctique à Amsterdam effectuent des séjours en mer allant jusqu'à 45 jours en période hivernale entre deux séjours à terre. 
 
 

Ce système de suivi a permis de mettre en évidence que de nombreuses espèces d'albatros et pétrels effectuaient deux catégories de voyage en mer: des voyages longs au cours desquels les parents reconstituent leurs réserves corporelles et des voyages courts permettant d'augmenter la quantité d'énergie délivrée au poussin mais pendant lesquels les parents vont dégrader leur condition corporelle.