George Washington De Long (1844
- 1881)
George Washington De Long naît le 22 août 1844 à New York dans une famille
d'origine française.
En 1873, il explore la baie de Baffin à bord du vapeur Petite Juniata. En 1879,
il dirige une expédition à bord de la Jeannette qui doit le conduire au pôle
Nord et lui permettre de découvrir le passage du Nord-Est.
Il décède le 30 octobre 1881, au cours de cette même expedition
Le départ de la Jeannette
Le
8 juillet 1879, la Jeannette quitte le port de San Francisco, sous les
acclamations de la foule. Après une escale le 3 août à Ounalaska (îles
Aléoutiennes), elle atteint St Michel le 7 août, une île du littoral de
l'Alaska. Sur cette île, l'expédition fait le plein de provisions en vue d'un ou
de deux hivernages et fait monter 40 chiens esquimaux à son bord. Deux Alaskiens
se joignent à l'équipage : Alexey l'interprète et Anéguin le soigneur des
chiens. Le 20 août, le navire quitte St Michel et arrive cinq jours plus tard
dans la baie de St Laurent. Le 27 août, le départ est donné pour le détroit de
Béring. Le détroit passé, les premiers icebergs apparaissent déjà.
Le 6 septembre 1879, la Jeannette est prisonnière des glaces dans les environs
de l'île Hérald (avant la terre de Wrangel), vers 71° de latitude Nord.
Premier hivernage
La Jeannette, emprisonnée par les glaces, est entraînée par la dérive du côté
des quatre points cardinaux. Dès septembre, les températures chutent. Le 21
octobre 1879, elles affichent - 24° C. Le premier hivernage débute, et
mi-novembre, la nuit polaire s'installe pour 71 jours. A bord, la vie
s'organise. Les hommes, tous en parfaite santé, s'occupent à entretenir le
navire en bon état et à chasser l'ours, le phoque ou le morse. Leur moral est
bon, malgré les inquiétants craquements de la glace, qui menace à tout moment de
broyer le navire.
L'année 1880 commence sous un froid de - 40° C. Fin janvier, lors d'un mouvement
des glaces, et alors que le soleil fait ses premières apparitions, une voie
d'eau se déclare dans la coque du navire. La température de - 45° C en février,
atteint - 47,5 ° C dans les premiers jours de mars. Il est difficile de ne pas
céder à l'ennui des monotones journées à bord du navire. De Long attend avec
impatience le printemps et la fonte des glaces qui libèrera la Jeannette, lui
permettant de reprendre son chemin. Sur son carnet, il relate quotidiennement
les incidents de la journée.
Malheureusement, en avril, ses espoirs s'amenuisent. Les températures,
insuffisamment hautes pour accélérer le dégel, laissent prévoir une libération
trop tardive pour atteindre, cette saison, le pôle Nord. Les réserves de vivres
et de charbon s'amenuisent, malgré l'apport en viande fraîche des animaux
chassés sur la banquise.
En juin, De Long comprend qu'il doit renoncer cette année à atteindre son but.
Impuissant à faire évoluer la situation, il commence à se laisser gagner par le
découragement.
Deuxième hivernage
En septembre 1880, débute le second hivernage. La nuit polaire s'installe
bientôt, suivie des grands froids.
La nouvelle année 1881 est fêtée avec l'espoir qu'elle apportera la délivrance
de la Jeannette et la réalisation de sa mission. Le 16 mai 1881, la banquise
entraîne le navire en vue d'une terre, la première depuis l'île Herald. C'est
l'île Jeannette, située à 76° 47' de latitude Nord. Le 24 mai, nouvelle terre.
Sous le commandement de Melville, une équipe est envoyée pour reconnaître " au
nom du Tout-Puissant Jéhovah et du gouvernement des Etats-Unis ", l'île
Henriette, située à 77° 8' de latitude Nord.
![]() Ile Henriette (New York Herald 2 mai 1882). |
![]() Ile Jeannette (New York Herald 2 mai 1882). |
De son côté, la banquise poursuit ses mouvements, se fendant en crevasses ou faisant naître d'immenses blocs. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1881, les terribles craquements recommencent. Sous la pression des glaces, une ancienne crevasse s'ouvre à nouveau, faisant naître une brèche le long de la coque du navire qui reprend son équilibre. Les équipements laissés sur la banquise sont rapidement chargés à bord, dans l'espoir de la création d'un passage qui pourrait le conduire jusqu'à la mer libre.
Mort de la Jeannette
![]() |
Naufrage de la Jeannette Extrait de la série Tour Du Monde 1884. |
Le 13 juin au petit matin, les forts mouvements de pression reprennent et des
blocs de glace frappent le navire qui gémit et menace d'être écrasé. Lorsque la
coque commence à se remplir d'eau, De Long donne l'ordre d'évacuer. Vivres,
vêtements, couvertures, livres de bord, tentes, traîneaux, embarcations sont
débarquées sur la banquise.
Quant à la Jeannette, écrasée, elle s'enfonce à tout jamais sous l'eau.